Mes jardins virtuels ont été réalisés par photomontage avec, pour chaque jardin, plus de deux ou trois cents photographies. Je prends ces photographies dans le monde entier : des fleurs de lotus, des étangs en Chine, des églises baroques en Espagne, des temples en Thaïlande, une serre à New York, la lumière du soleil qui filtre à travers le feuillage dans le Bois de Vincennes…

Tout d’abord, je fais des tirages moi-même de ces photographies sur du papier argentique. Ensuite je découpe des parties de ces tirages avec des ciseaux, un cutter et je les colle manuellement comme pour un photocollage.
Après, je scanne ces photocollages et je les imprime avec une imprimante jet d’encre. Puis je découpe à nouveau ces impressions de photocollages, je les colle, les scanne et je répète ce processus plusieurs fois tout en utilisant à chaque étape l’ordinateur pour les modifier en fonction de ce que je souhaite obtenir.
Je répète ce processus pour éviter d’obtenir un photomontage digital classique qui selon moi serait trop banal et plat. Au contraire, en répétant ces aller-retour de l’analogue au digital, j’obtiens une profondeur complexe des images et de leur matière dont j’ai besoin.

Je dois préciser qu’aux photographies que j’ai moi-même réalisées initialement, je superpose d’autres images que j’ai collectées sur internet ou de différentes façons (dans des magazines, à la télévision…). Les images du cosmos, les phénomènes de la nature, les vues par microscope… sont aussi nécessaires pour être ajoutées au « jardin » et également figurer « le monde ».

Finalement, ce sont quelques centaines de photographies qui sont ainsi composées par l’ordinateur et qui deviennent l’image d’un jardin.

Je produis ensuite des négatifs de ces photocollages numériques et je les tire moi-même sur du papier argentique de grand format en noir et blanc.

Par contre, quand je décide de faire un jardin en couleur, à chaque fois que je scanne un photocollage noir et blanc, j’introduis ma couleur afin qu’elle prenne une valeur particulière en s’associant à chaque image et donne ainsi, par superposition, une profondeur et des nuances tout en délicatesse et en transparence à ce qui est presque un monochrome. Ces images sont ensuite imprimées par jet d’encre au format de la grandeur naturelle d’un jardin.

C’est pourquoi que je tiens à ce que mon travail associe l’argentique et le numérique car chaque outil possède une esthétique spécifique dont l’apparition et la restitution est essentielle à mes images.

Aki Lumi

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